Né à Verdun en 1955 et élevé à Saint-Léonard, rien ne prédestine François Vidal à une carrière artistique. Longtemps refoulée, Vidal nourrit sa passion pour les arts visuels en dilettante. Puis, le désir de devenir peintre refait surface en 2003. Dès lors, il fera tout pour mettre l’art au premier plan de sa vie. En septembre 2004, il amorce un virage professionnel et entreprend un certificat en arts visuels à l’UQAM qu’il obtient en 2008.
Influencé par les enseignements de ses professeures Guylaine Boutin et Dominique Sarrazin, Vidal désire parfaire sa formation. En 2009, il s’installe durant six mois à Paris pour y suivre deux cours intensifs dédiés aux modèles vivants — dessin et peinture — à l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris (ENSBA). Il complète cette formation par un atelier libre de croquis d’après modèle vivant à l’Académie La Grande Chaumière.
Cette étape est marquante pour la création de Vidal qui touche à la représentation à vif de la figure humaine. D’ailleurs, la rencontre opportune de l’artiste plasticien Hervé Szydlowski sera déterminante pour la carrière de Vidal. En plus de représenter une figure d’inspiration, son travail graphique reste encore à ce jour une des références de l’artiste.
À partir de 2006, Vidal s’inscrit à divers ateliers de création où il a la chance de travailler avec Doris Savard et Michel Beaucage avec qui il se lie d’amitié. Dans son parcours artistique, Vidal croise aussi Jean-Pierre Lafrance, artiste-peintre et sculpteur, qu’il prendra pour modèle. Ces artistes l’amèneront à comprendre l’essence de la création, l’importance de la composition et des points de tension et l’apport des textures et des couleurs.
Par ailleurs, Vidal possède une affinité certaine avec l’œuvre de deux artistes de renommée internationale : Willem de Kooning et Zao Wou-Ki. Ces artistes influencent directement le parcours de Vidal et les recherches techniques et formelles qu’il entreprend. Toutefois, il reste fidèle à sa propre sensibilité et son geste créateur viscéral et spontané demeure indépendant de toute ascendance. En effet, aux premiers balbutiements de chaque oeuvre, Vidal éprouve « un sentiment de lutte au moment de verser ses émotions sur la toile», et, cette angoisse aussi déchirante qu’elle puisse paraître, est la clef de toute création.
À son retour de Paris, fin 2009, Vidal participe à sa première exposition collective à Saint-Bruno intitulée La tombée des nus. Puis à l’automne 2010, grâce au mécénat de Mario Di Palma, un amateur d’art, Vidal expose une trentaine de ses toiles abstraites lyriques au Loft Hotel à Montréal. Cet événement couronné de succès est marquant pour sa carrière d’artiste, car il lui permet enfin de sortir de l’ombre et de se faire connaître des amateurs d’art et du public en général. Entre 2010 et 2012, il sera représenté par la Galerie MX.
En 2015, fort de son expérience en croquis, Vidal ouvre l’atelier Saint-Germain. C’est aussi le moment pour Vidal de lancer une première série de photolithographies reprenant ces meilleurs dessins.
Soraya Bassil
Historienne de l’art et muséologue, spécialisée en patrimoine bâti